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Henri Boullier

Post-Doctorant, CERMES3

Domaines de recherche:

  • santé environnement
  • risques, expertise
  • savoirs réglementaires

Henri Boullier est sociologue, docteur de l’Université Paris-Est. Depuis son arrivée au Cermes3 en février 2016, il travaille sur une recherche post-doctorale intitulée « Trading Rats for Maths. How Regulatory Science Tackles Toxic Ignorance with Alternative Methods and Economic Analysis ». Ce projet s’intéresse à la mathématisation des savoirs réglementaires. En particulier, il examine les dynamiques de mise sur marché et de retrait de produits (substances industrielles, mélanges, produits pharmaceutiques ou phytosanitaires). L’hypothèse de cette recherche est celle d’une transformation dans la nature et la hiérarchie des savoirs produits pour contrôler les molécules dangereuses. Il conduit ses enquêtes sur deux terrains. Le premier prend la forme d’une socio-histoire des outils prédictifs (quantitative structure-activity relationships et read-across) dont la promesse est de remplacer les études toxicologiques de laboratoire. Le second s’intéresse au rôle de l’analyse économique dans le contrôle des substances chimiques.

Sa thèse, soutenue en janvier 2016, a porté sur la transformation des savoirs réglementaires élaborés dans le cadre du règlement européen REACH sur le contrôle des substances chimiques. Alors que les difficultés à contrôler les molécules les plus dangereuses ont souvent été expliquées par les asymétries d’information et un problème d’« ignorance toxique », la procédure d’autorisation du règlement REACH bouleverse la manière dont ces molécules sont « interdites ». « Autoriser par l’interdiction » revient à interdire des substances tout en autorisant le maintien provisoire de certains de leur usages. Cette nouvelle approche de l’interdiction reconfigure les rapports entre autorités et entreprises, modifie les objets sur lesquels elles ont prise (substances/usages) et transforme la manière d’élaborer les savoirs réglementaires qui appuient la prise de décision. Dans ce contexte, les entreprises mettent en circulation des donne?es toxicologiques, d’exposition et surtout des e?valuations socio-e?conomiques relatives à des usages et de procédés industriels spécifiques qui contribuent à transformer l’approche par l’analyse du risque promue depuis les années 1980.

Publications et présentations récentes:

  • « La précaution réglementaire. Un mode européen de gouvernement des objets techniques », avec Brice Laurent, Politique européenne, n°49, décembre 2015.
  • «  La procédure d’autorisation de REACH : une innovation réglementaire dans la gestion des substances les plus dangereuses », séminaire Entreprises industrielles et environnement, EHESS, mars 2016.
  • « The Bureaucratic Legitimation of Modeling. Insights from the History of QSAR Modeling at the US Environmental Protection Agency », avec David Demortain, International Conference on Public Policy, Milan, juillet 2015.
  • « Mettre les risques en listes », La transition comme question politique et objet de recherchepour les SHS, École doctorale IFRIS 2015, Residencia de Investigadors, juin 2015.

Formation :

  • Université Paris-Est
  • Kennedy School of Government, Harvard University
  • Université Panthéon-Assas