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Projet POSCA-The promises of Soil Carbon Sequestration : Innovations, Organisations, Knowledge.

Aiming to balance greenhouse gas emissions and the sequestering capacities of non-atmospheric sinks, the Paris Agreement reached at the COP 21 in 2015 signals the new centrality of carbon sinks, including soils, as a key means of enabling climate stability. POSCA focuses on the rising promotion of soil as carbon sink in climate policies and how this is reconfiguring the way in which we come to know and manage soil.

Long viewed mostly in terms of agricultural fertility, soil is now increasingly viewed as a global stock of underground carbon that we need to measure, map, model, control and optimize.  As soil is recast in terms of its place in the global carbon cycle, soils sciences are shifting from an obscure, naturalistic and taxonomy-oriented field, toward new advisory and regulatory roles related to the development of Soil Carbon Sequestration (SCS) methods, metrics and schemes; they are also faced with new uncertainties and tensions regarding the measurement and stability of carbon in soils. POSCA aims to account for the shifting agendas, practices and organisations of soil sciences, defined as a broad network encompassing soil researchers, technicians, and non-academic experts in agricultural, forestry and land planning organizations, as soil is recast as a carbon sink.

 

Relying on a multidisciplinary team of 4 sociologists and 2 soil scientists, POSCA will unpack the reconfiguration of the politics of soil knowledge, defined as the various visions of the type of soil knowledge that matters and their embedment in socio-material infrastructures and organizations. The project will develop a sociological investigation, in France and in the international context, into: soil carbon science (i.e. modelisation and monitoring infrastructures) (WP1); soil carbon regulations (i.e. public and private initiatives to produce standardized methods and metrics) (WP2); and soil carbon management (i.e. local SCS schemes) (WP3). WP4 is devoted to the project’s coordination.

 

Our key hypothesis is that the politics of soil knowledge are being reconfigured at

  • the epistemological level: from a descriptive, field-based research into the history of soils, to a computer-based and data-intensive predictive research that becomes part of Earth system modelling efforts.
  • the political level: from a classification-oriented academic field, to a regulatory science providing decision-makers with methods and standards to measure soil carbon.
  • the economic level: from supporting agricultural and forestry development, to organizing soil carbon accounting metrics and carbon credits markets.

 

Social sciences have paid precious little attention to soil and soil/society relations so far. POSCA has strong innovative potential and will contribute to:

  • Science and Technology Studies (STS) i.e. by scrutinizing the reconfiguration of soil sciences, a broadly neglected discipline in STS;
  • the Sociology of Climatic Policies i.e. by investigating the development of new SCS organizations and methods at the interface between science, policy and the market;
  • The Sociology of Carbon Accounting, i.e. by accounting for the expansion of carbon accounting instruments toward soils and their significance for the various agricultural and forestry sectors involved;
  • Soil Sciences, understood as multidisciplinary field, i.e. by unpacking the ongoing reconfiguration of soil’s meaning and purpose in society.

 

Despite its key ecological and social importance, soil remains widely understood as a stable surface and inert background at the top of which we live and act. In a context of pressing issues of soil degradation at the planetary scale and accelerated climate change, POSCA will contribute to a better social and political recognition of soil not as an inert surface, or a techno-fix for climate change mitigation, but as a three-dimensional ecosystem with key biogeochemical agency.

 

Depuis la COP21 en 2015, l’Accord de Paris marque la nouvelle centralité des puits de carbone, dont les sols, pour équilibrer les émissions de gaz à effet de serre avec les capacités de séquestration des puits. POSCA étudie la manière dont la promotion du sol comme puits de carbone dans les politiques climatiques reconfigure la façon dont on connaît et gère les sols. Longtemps considéré essentiellement en termes de fertilité agricole, le sol est aujourd’hui vu de manière croissante comme un stock global de carbone souterrain à mesurer, cartographier, modéliser, gérer et optimiser. Cette évolution interroge les sciences des sols qui, d’une entreprise de connaissance naturaliste et descriptive, sont interpellées dans de nouveaux rôles de conseil et d’expertise pour le développement de projets et de méthodes de séquestration du carbone dans les sols (SCS) – en même temps qu’elles sont confrontées à de nouvelles incertitudes et tensions concernant la mesure et la stabilité du carbone dans les sols. POSCA vise à rendre compte de l’évolution en cours des agendas, des pratiques et des organisations des sciences des sols, définies comme la communauté de chercheurs, techniciens et experts travaillant sur les sols dans une variété d’organisations scientifiques, agricoles, forestières et territoriales.

 

En s’appuyant sur une équipe pluridisciplinaire constituée de 4 sociologues et 2 chercheurs en sciences des sols, POSCA développera une enquête sociologique portant sur la reconfiguration des manières de connaître le sol – c’est-à-dire des visions du type de connaissance des sols qu’il importe de produire ainsi que des infrastructures socio-matérielles qui les actualisent. L’enquête portera, en France et dans le contexte international, sur : la recherche sur le carbone des sols (infrastructures de modélisation et mesure) (WP1) ; la régulation du carbone des sols (initiatives publiques et privées de production de méthodes et métriques standardisées) (WP2) ; la gestion du carbone des sols (programmes locaux de SCS) (WP3). WP4 est dédié à la coordination du projet. L’hypothèse clef du projet est que les manières de connaître et gérer les sols sont reconfigurées à 3 niveaux :

  • Au niveau épistémologique : d’une recherche de terrain retraçant la formation des sols, à une recherche informatisée et prédictive intégrée aux sciences de modélisation du système Terre ;
  • Au niveau politique : d’un champ académique orienté vers la classification, à une science de régulation fournissant aux décideurs des méthodes standardisées de suivi et de mesure du carbone des sols.
  • Au niveau économique: d’un appui au développement agricole et forestier, à la mise en oeuvre des programmes et des marchés de la comptabilité du carbone des sols.

Les sciences sociales s’étant très peu intéressées au sol et aux rapports sol/ société jusqu’ici, POSCA a un potentiel d’innovation scientifique important. Ses résultats contribueront :

  • aux Sciences and Technology Studies (STS) en éclairant l’évolution actuelle des sciences des sols, une discipline largement négligée en STS ;
  • à la Sociologie des Politiques Climatiques, en rendant compte du développement d’organisations et méthodes de mesure du carbone des sols à l’interface entre science, politique et marché ;
  • à la Sociologie de la Comptabilité Carbone, en analysant l’expansion des instruments de comptabilité carbone en direction des sols et leurs effets sur les filières;
  • aux Sciences des Sols, en explorant l’évolution des conceptions du sol.

 

En dépit de son importance écologique et sociale majeure, le sol reste largement considéré comme une surface inerte dont l’existence est acquise. Dans un contexte urgent de dégradation des sols et de changement climatique accélérés, POSCA contribue à une meilleure reconnaissance sociale et politique de la complexité et de la vulnérabilité des sols et de leur rôle climatique.

POSCA inclut deux thèse, une dirigeait par Céline Granjou et codirigée par Phanette Barral en lien avec le WP3.

L’équipe du projet POSCA travaillera également en collaboration avec Marc Barbier, Bruno Turnheim et la doctorante Mirabelle Husson sur les enjeux de séquestration du carbone dans les sols.

Durée du contrat : du 01/02/2021 au 01/01/2025