Maxime Algis est doctorant au LISIS depuis novembre 2021 et travaille sur la mobilisation des connaissances sur les sols dans le gouvernement du foncier périurbain. Sa thèse est co-dirigée par Gabrielle Bouleau (INRAE, LISIS) et Sabine Barles (Paris 1, Géographie-cités) et s’inscrit en sciences politiques. Elle est financée par un contrat doctoral de l’Université Gustave Eiffel.
Architecte-urbaniste, il est diplômé de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (mémoire de recherche sur les anciennes plaines d’épandage de la Ville de Paris, sous la direction d’Alice Ingold). Son travail s’inscrit à l’intersection des récents travaux en STS et en géographie qui cherchent « à penser l’existence sociale et politique des sols » (Meulemans et Granjou, 2020) et d’une approche des questions foncières par la sociologie politique (sociologie de l’action publique, sociologie politique de l’économie).
Résumé de la thèse :
Le travail de thèse porte sur le devenir des espaces périurbains et prend pour objet le gouvernement de la ressource foncière dans ces espaces. La concurrence pour la maîtrise de cette ressource est habituellement présentée comme opposant d’un côté les besoins urbains de logements et de développement économique et de l’autre la nécessité pour les acteurs du monde rural de défendre les terres agricoles. Dans le cadre de cette opposition le référentiel environnemental – et en particulier la question de la qualité des sols – semble s’imposer progressivement comme un motif incontournable pour la construction d’une politique de « sobriété foncière » et se veut un levier d’intégration de ces tensions sectorielles.
En enquêtant sur la construction et l’enrôlement des connaissances sur les sols (et la place qu’y tiennent les nouveaux enjeux environnementaux) dans les arbitrages fonciers, ce travail a pour ambition de chercher à comprendre de quelle manière s’organise dans le territoire périurbain les mécanismes d’allocation du foncier non-bâti. Il fait l’hypothèse que pour apercevoir ces mécanismes il est nécessaire de se pencher sur des situations controversées, et que c’est en suivant les négociations des acteurs sur la qualification de sols incertains (en lien avec des processus d’exploitation, de mise en circulation, de dégradation, d’amélioration ou de “renaturation” de ces sols) que peuvent être rendues visibles des tensions et des solidarités entre des secteurs d’activités, des pratiques, des objectifs et des représentations politiques que les catégories d’analyse de « foncier agricole » et de « foncier urbain » ne permettent pas nécessairement d’apercevoir.
Thèmes de recherches :
– Sociologie de l’action publique territoriale / environnementale
– Sociologie politique de l’économie
– Sociologie des sciences et techniques du sol
– Etudes foncières
– Conflits et solidarités urbain/rural
Travaux :
Algis M, (2022). « Connaître et gérer les sols sans creuser ? La reconversion des sols pollués de la plaine de Triel-Carrières-Chanteloup », Communication, 16ème congrès national de l’Association Française de Science Politique (AFSP), ST46 : Production des savoirs académiques et experts pour l’action publique environnementale. Lille, Juillet 2022.
Algis M, (2021). « Négocier la fabrication et la maintenance des sols urbains. Le projet de désimperméabilisation comme mise à l’épreuve des différentes conceptions des sols portées par les services de la Ville de Paris », Communication, Colloque Sols et sous-sols dans la transition socio-écologique. Perspectives interdisciplinaires pour les sciences humaines et sociales. Grenoble, Juin 2021
Algis M, (2021).« Épaisseur des sols, production de savoirs et transformations du territoire. Héritages hygiénistes et controverses contemporaines dans les anciennes plaines d’épandage de Pierrelaye et de Chanteloup », Mémoire de recherche sous la direction d’Alice Ingold, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Juillet 2021
Enseignements :
2022-2023 (Semestre 1). Sociologie de la modernité.
TD, Licence 3, UFR SHS, Université Gustave Eiffel.
2021-2022 (Semestre 2). Analyse des controverses sociotechniques.
TD, Licence 1, Département SHS de l’École supérieure d’ingénieurs en électronique et électrotechnique de Paris (ESIEE), Université Gustave Eiffel. Coordonné par Lionel Villard.