Chargée de recherche, INRAE

[English version below]

Présentation des recherches

Qu’est-ce qui permet de justifier par le climat l’industrialisation d’écosystèmes de plus en plus vulnérables au réchauffement climatique ? Qu’est-ce qui rend possible l’intensification de l’exploitation lorsque celle-ci est contestée par des mouvements écologistes mais aussi par des professionnels du secteur concerné ? Quels en sont les effets sur les écosystèmes et sur les acteurs, souvent professionnels impliqués dans ces changements ? Mes recherches portent principalement sur l’industrialisation des écosystèmes productifs dans le cadre de l’écologisation des politiques publiques et sur les controverses que suscitent ces transformations. Je me suis principalement focalisée sur les forêts françaises et canadiennes, en analysant la climatisation des politiques forestières et la structuration complexe de filières bioéconomiques dans le secteur sylvicole.

Pour étudier les transformations des écosystèmes par l’action publique ainsi que celles et ceux qui la mettent en œuvre, mes travaux se situent à l’intersection de la sociologie de l’action publique environnementale, de la sociologie du travail et de la sociologie des techniques. Cela m’a amenée à porter mon attention sur ce que j’ai proposé d’appeler une sociologie politique du travail écologique. J’étudie la mise en ressource des écosystèmes comme un ensemble d’activités productives qui mettent en relations acteurs professionnels, institutionnels et militants, écosystèmes et objets techniques. Je poursuis ce programme de recherche en étudiant le développement de filières bioéconomiques en forêt et dans les grandes cultures.

Principaux thèmes de recherche

• Sociologie du travail écologique
• Climatisation et écologisation des politiques publiques
• Coalitions bleu-vert, syndicalisme, mouvements sociaux
• Secteur forestier
• Bioéconomie et mise en ressource de la nature
• Sens écologique(s) des activités capitalistes (co-fondation et animation du collectif Sens écologique(s))
• Machinisme agricole et forestier (participation à l’enquête collective Polma)

Publications récentes

Articles dans des revues à comité de lecture

« Marteler à coups de peinture. Une analyse des mutations du travail forestier public », Sociologie du Travail, vol. 66, 2024/2.

« Forestiers et écologistes ? L’alliance de forestiers publics et d’associations environnementalistes dans l’action publique forestière française », Les Mondes du Travail, « Vers un travail écologique : penser les tensions et articulations », vol. 29, 2023.

« Les forêts vues du ciel. L’appropriation militante des dispositifs de visualisation aérienne dans une controverse canadienne forestière autour du glyphosate », Revue d’anthropologie des connaissances [En ligne], vol. 16, 2022/3.

Avec Aliénor Balaudé et Julie Madon, « Trois sociologues dans un fauteuil. Ce que le basculement numérique contraint fait aux conditions d’enquête et aux matériaux recueillis », Socio-Anthropologie, « Enquêter à distance, nouvel Eldorado ? », vol. 45, 2022/1, p. 213 – 229.

Chapitres d’ouvrages

« Sur les traces des machines forestières. Le développement du machinisme forestier à l’épreuve des sols », in Sara Angeli Aguiton et al., Comment les machines ont pris la terre. Lyon : ENS Éditions, 2025.

« Réceptionner les chantiers forestiers. Une entrée en politique des techniques du faire et du regard », in Gwenaële Rot (dir.), Travailler aux chantiers, Hermann, Paris, 2023, p.126 – 141.

 Autres articles

« La forêt française dans la tempête, un quart de siècle plus tard. Entretien réalisé par Jean-Paul Gaudillière et Stéphane Le Lay », Revue Mouvements, vol. 116, 2024/1, p.106 – 117.

« Gestionnaires forestiers : une nouvelle catégorie de l’action publique forestière ? », POUR, Revue du Groupe Ruralités, Éducation et Politiques, vol. 246, 2023/2, p. 111 – 120.

Parcours

Depuis 2025 : chargée de recherche en sociologie, INRAE, département ACT, LISIS

2025 : Thèse en sociologie (Institut d’études politiques de Paris, CSO)

Sous la direction de Sylvain Brunier (CNRS) et Jean-Noël Jouzel (CNRS) : « Mobiliser les forêts face au réchauffement climatique. Une sociologie politique du travail écologique »

Jury : Alexandra Bidet (CNRS, CMH) ; Magalie Bourblanc, rapportrice (CIRAD, UMR G-EAU) ; Diana K. Davis (University of California at Davis) ; Nicolas Dodier, rapporteur (EHESS, INSERM) ; Emanuele Leonardi (Università di Bologna).

Comité de suivi : Stéphanie Barral (INRAE, LISIS), Léonie Hénaut (CNRS, CSO)

2024 – 2025 : Attachée temporaire d’enseignement et de recherche en sciences politiques (Université de Lille, CERAPS)

English version

How can climate change be used to justify the industrialization of ecosystems that are increasingly vulnerable to global warming? How to make possible the intensification of exploitation when it is contested by environmental movements and professionals in the sector concerned? What are the effects on ecosystems and on the actors, often professionals, involved in these changes? My research focuses mainly on the industrialization of productive ecosystems in the context of the greening of public policy and on the controversies surrounding these transformations. I have mainly focused on forests in Canada and especially in France, analyzing the climatization of forestry policies and the challenging development of bioeconomic sectors in the forestry industry.

To study how public action affects ecosystems and those who implement it, my work lies at the intersection of the sociology of environmental public action, the sociology of work, and the sociology of techniques. This has led me to focus my attention on what I have proposed to call political sociology of ecological work. I study the commodification of ecosystems as a set of productive activities that bring together professional, institutional, and activist actors, ecosystems, and technical objects. I am pursuing this research program by studying the development of bioeconomic sectors in forestry and agriculture.

Main fields of research

– Sociology of ecological work

– Climate change and the greening of public policy

– Blue-green coalitions, trade unionism, social movements

– Forestry sector

– Bioeconomy and the exploitation of natural resources

– The ecological meaning(s) of capitalist activities (co-founder and organizer of the Sens écologique(s) collective)

– Agricultural and forestry machinery (collective and participatory research)

Background

Since 2025: Research fellow in sociology, INRAE, ACT department, LISIS

2025: Thesis in Sociology (Sciences Po, CSO)

Supervised by Sylvain Brunier (CNRS) and Jean-Noël Jouzel (CNRS): « Mobilizing Forests to Tackle Climate Change. A Political Sociology of Ecological Work. »

Defense: Alexandra Bidet (CNRS, CMH); Magalie Bourblanc (CIRAD, UMR G-EAU); Diana K. Davis (University of California at Davis); Nicolas Dodier (EHESS, INSERM); Emanuele Leonardi (Università di Bologna).

Monitoring committee: Stéphanie Barral (INRAE, LISIS), Léonie Hénaut (CNRS, CSO)

2024–2025: Teaching fellow in political science (University of Lille, CERAPS)