LISIS
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Mathieu FARO SOLE

Doctorant, INRAE

Mathieu Faro Sole est doctorant en sciences politiques à l’Institut National de la Recherche en Agriculture, Alimentation et Environnement (INRAE) depuis novembre 2024. Il réalise une thèse qui s’intitule « les préfets et la gestion de l’eau », qui vise à explorer et expliciter le rôle que jouent les préfets dans la gouvernance de l’eau au niveau territorial. Cette thèse s’inscrit dans le projet ANR BlueState, et est co-dirigée par Gabrielle Bouleau (UMR LISIS) et Sylvain Barone (G-EAU).

Il est diplômé en sciences politiques d’un master à Sciences Po Bordeaux (Gouvernance de la Transition Écologique), et d’un master de sociologie de la transition agricole à AgroParisTech (Agroécologie, Connaissances, Territoires et Société). Ce cursus l’a conduit à réaliser deux stages de recherche, un premier à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) concernant l’implantation des éoliennes en mer, et un second à l’INRAE, à propos d’une étude sur la transition agroécologique des systèmes sous indications géographiques. Je m’intéresse ainsi particulièrement à une sociologie de l’action publique environnementale et à l’écologie politique, au travers des conflits liés à la gestion de l’eau.

La thèse s’inscrit dans le projet ANR BlueState, projet qui se donne pour objectif l’analyse des manières dont les États régulent et encadrent l’accès et l’utilisation de l’eau douce, et l’étude des principaux facteurs influençant l’adoption ou le rejet de ces politiques de préservation des ressources en eau et des écosystèmes. Le rôle des préfets dans la gestion de l’eau est central, mais relativement mal connu. Ils exercent des responsabilités traditionnelles en matière d’autorisation des installations, ouvrages, travaux et activités pouvant avoir un impact sur la ressource et les milieux, de contrôle, mais aussi de priorisation des usages en période de sécheresse. Les préfets arbitrent entre de multiples injonctions politiques, administratives, économiques et sociales, souvent contradictoires. Cependant, le changement climatique et les tensions sociales de plus en plus importantes autour de l’eau conduisent de manière croissante à remettre en question leurs arbitrages en matière d’eau et d’environnement. Or, de récentes évolutions institutionnelles et législatives ont mis en place les conditions d’une tendance à la « préfectoralisation » de la gestion de l’eau. La thèse vise à analyser le rôle évolutif des préfets et les variables socio-politiques qui sous-tendent leurs décisions dans le domaine de l’eau, en prenant notamment en compte leur trajectoire, leur ethos professionnel et les modalités d’évolution de leur carrière, les dynamiques institutionnelles qui les concernent le plus directement, la conflictualité sociale accrue autour de l’eau, ainsi que les configurations politiques locales dans lesquelles ils interviennent. Le projet de thèse comportera une analyse comparative des mesures de gestion de l’eau par les préfets sur 3 ou 4 territoires (à définir). Pour permettre l’analyse des différentes facteurs influençant les décisions préfectorales autant que pour comprendre les différentes politiques de gestion entre des territoires présentant des conditions hydrologiques, économiques ou socioculturelles différentes, le projet de thèse adoptera une approche résolument interdisciplinaire.