LISIS
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Claire Le Renard (LISIS) soutiendra sa thèse de doctorat le 6/12 à 13h30 – Amphi 110 de l’ESIEE

Claire Le Renard soutiendra sa thèse de doctorat en sociologie intitulée « Le prototype défait. Superphénix, des glissements de la promesse technoscientifique aux épreuves de la « démocratie technique »», préparée à l’Université Paris-Est, au laboratoire LISIS (UMR CNRS- ESIEE-INRAE- Université Gustave Eiffel) sous la direction de Pierre-Benoît Joly.
La soutenance se tiendra publiquement dans un format hybride (en présentiel et en ligne) :

le lundi 6 décembre 2021 à 13h30

dans l’amphi 110 de l’ESIEE, à Champs-sur-Marne – « Cité Descartes »,
27 avenue André-Marie Ampère – https://www.esiee.fr/fr/acces

devant un jury composé de :

Madeleine AKRICH, directrice de recherche, École nationale supérieure des Mines de Paris (rapporteure),
Bernadette BENSAUDE-VINCENT, professeure émérite, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (examinatrice),
Olivier BORRAZ, directeur de recherche CNRS, CSO/Sciences Po (examinateur),
Arthur JOBERT, ingénieur-chercheur expert, EDF R&D (membre invité),
Pierre-Benoît JOLY, directeur de recherche INRAE, UMR LISIS (directeur de thèse),
Bruno J. STRASSER, professeur ordinaire, Université de Genève (rapporteur).

Compte tenu des conditions sanitaires actuelles, le nombre de places disponibles dans la salle est limité et son accès supposera un passe sanitaire (contrôle des passes sanitaires à partir de 13h10).

Pour des contraintes d’organisation, je vous serais reconnaissante de me prévenir de votre présence au plus tard le 26 novembre à claire.lerenard@univ-paris-est.fr en précisant si vous souhaitez y assister en présence ou en ligne pour obtenir le lien de visioconférence.

La soutenance en présentiel sera suivi d’un pot convivial. Pour faciliter son organisation, je vous remercie de confirmer également votre présence au pot avant le 26 novembre par mail.

L’ESIEE est située à 5-10 minutes de la station de RER A Noisy-Champs sur Marne. (Sortir en tête de train « Cité Descartes », entrée du bâtiment face au 27 avenue André-Marie Ampère – Champs-sur-Marne – https://www.esiee.fr/fr/acces ).

 

 

Le prototype défait. Superphénix, des glissements de la promesse technoscientifique aux épreuves de la « démocratie technique »

Résumé : La thèse revient sur l’histoire mouvementée du réacteur nucléaire à neutrons rapides Superphénix, engagé en tant que « prototype à l’échelle industrielle ». Depuis les débuts du nucléaire, la technologie du réacteur à neutrons rapides a été liée à un imaginaire sociotechnique « surgénérateur », laissant entrevoir la possibilité de générer du combustible en parallèle de sa consommation. Cette technologie a suscité une abondante littérature engagée dans la controverse, mais peu d’analyses en sciences humaines et sociales. La recherche a été guidée par les questions : Par quelles opérations ce projet a-t-il été stabilisé et déstabilisé ? Comment le pouvoir de déterminer ce projet s’est-il déplacé en vingt ans, des années 1970 aux années 1990 ? L’enquête a suivi les qualifications successives du projet dans des documents d’archives, en complément d’entretiens.

Avec une exigence de symétrie pour expliquer l’engagement et le désengagement de Superphénix, la thèse analyse un processus continu, respectivement de stabilisation ou de déstabilisation du projet sur une décennie, suivi d’un moment de décision clôturant ce processus grâce à un couplage avec un autre enjeu de politique publique. Entre ces deux processus, objets de la première et troisième partie, le cas de Superphénix permet de saisir un moment de changements institutionnels, discrets et incrémentaux, dans l’encadrement du nucléaire en France. Au fil des années 1990, Superphénix a été constitué en démonstrateur de la « démocratie technique », avec l’ambition de mettre en œuvre transparence et conditionnalité accrue autour du nucléaire.

Le régime de l’économie des promesses technoscientifiques explique de manière déterminante la stabilisation du projet. Son abandon a été mené par glissements de la promesse, constituant Superphénix en « point de passage facultatif ». Le travail nécessaire au désengagement d’une politique d’innovation technologique passe par la déqualification industrielle du prototype et sa requalification en objet épistémique.

Mots-clés : imaginaire sociotechnique, promesses technoscientifiques, prototype, démonstrateurs, nucléaire, réacteur à neutrons rapides, RNR, surgénérateur,

Ce travail de thèse a bénéficié d’un financement d’EDF R&D, à mi-temps pour les trois premières années, puis d’une aide à la rédaction de 3 mois.

Unmaking a prototype.

Superphénix, from a shifting technoscientific promise to the trials of ‘technical democracy’

 

Abstract

This research focuses on the turbulent history of the Superphénix fast neutron nuclear reactor, initiated as an « industrial scale prototype » in the early 1970s. Since the beginnings of nuclear power, fast neutron reactor technology has been linked to a ‘breeder’ socio-technical imaginary, pointing to the possibility of generating fuel in parallel to its consumption. This project has sparked an intense controversy, together with an abundance of literature around it, but little analysis in the social sciences. Following questions have guided the research: How was this project stabilised and destabilised? How has the power to decide on this project shifted in twenty years, from the 1970s to the 1990s? The enquiry tracked the successive qualifications of the project in archival documents, in addition to interviews.

With a requirement of symmetry to explain the initiation and disengagement of Superphénix, the thesis analyses a continuous process, respectively of stabilisation or destabilisation of the project over a decade, followed by a moment of decision closing this process thanks to a coupling with another public policy issue. Between these two processes, which are the subject of the first and third parts, the Superphénix case allows us to examine a moment of discrete and incremental institutional changes in the nuclear regulatory framework in France. During the 1990s, Superphénix was constituted as a demonstrator of ‘technical democracy’, with the ambition of implementing transparency and increased conditionality around nuclear power.

The regime of the economy of techno-scientific promises proved crucial to explain the stabilization of the project. The abandonment of the project was carried out by shifting the promise, making Superphénix an ‘optional passage point’. The work necessary to disengage from an innovation policy involves the industrial de-qualification of the prototype and its re-qualification as an epistemic object.

Keywords : socio-technical imaginaries, techno-scientific promises, prototype, demonstration, nuclear energy, fast neutron reactor, breeder reactor, FBR.