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[Séminaire]-Controverses environnementales et anthropologies de la nature- jeudi 25 et 26 mars 2021 à 10h en ligne

Controverses environnementales et anthropologies de la nature

Laura Centemeri, chargée de recherche au CNRS

Francis Chateauraynaud, directeur d’études à l’EHESS

Valeria Siniscalchi, directrice d’études à l’EHESS

 

 

Jeudi 25 mars 2021

10h00

Introduction au séminaire, Écologies politiques et sciences sociales de l’environnement. Tensions épistémiques et luttes de définitions

Francis Chateauraynaud (EHESS, GSPR)

 

Démocratie écologique et formes de délibération

avec Catherine Larrère (Paris 1 Pantheon Sorbonne), Joëlle Zask (AMU, IHP) et Jean-Michel Fourniau (Université Gustave Eiffel, DEST)

14h00   

Contestation, mobilisation et radicalisation

avec Sylvaine Bulle (ENSA Paris-Val de Seine) et Jean-Michel Fourniau (Université Gustave Eiffel, DEST)

 

Vendredi 26 mars 2021

10h00

Ruptures, catastrophes, reconstructions: les désastres en question 

avec Yoann Moreau (Research Institute for Humanity and Nature, Kyoto, IIAC), Cyprien Tasset (Territoires, LCSP Paris Diderot), 

Francis Chateauraynaud (EHESS, GSPR) et Laura Centemeri (CNRS, CEMS)

 

14h00

La production des scènes mondiales de l’environnement : changement climatique, sécurité alimentaire, biodiversité

avec Bernard Hubert (EHESS, INRAE, Centre Norbert Elias), Allison Marie Loconto (INRAE LISIS), Sébastien Treyer (IDDRI, Sciences Po) 

et Florian Charvolin (CNRS, Centre Max Weber)

 

 

Depuis dix ans ce séminaire aborde les problématiques portées par de nombreux acteurs autour de l’environnement, de la nature, du développement durable et de la biodiversité, en faisant travailler de concert différentes disciplines : la sociologie (Francis Chateauraynaud, Jean-Michel Fourniau, Suzanne de Cheveigné, Laura Centemeri), l’écologie (Bernard Hubert) et l’anthropologie (Valeria Siniscalchi). Tout en traitant des multiples dimensions des questions environnementales, il a permis d’opérer un retour critique sur les théories et les cadres d’analyse en privilégiant une logique d’enquête réflexive et ouverte, tant les objets en cause se révèlent irréductibles. Qu’il s’agisse de mouvements sociaux autour de conflits environnementaux, d’expérimentations visant l’autonomie (ZAD) ou des alternatives écologiques (circuits courts, agricultures biologiques, formes de permaculture, coopératives énergétiques, recréations d’écosystèmes, etc), de politiques de conservation de la biodiversité, de processus de recherche et d’expertise face au changement climatique, les causes environnementales sont à la croisée de plusieurs dimensions de la vie sociale. Un des avantages du point de vue pluridisciplinaire a été de contraindre à l’explicitation de notions utilisées comme autant de passeurs ou de médiateurs conceptuels, alors même qu’elles recouvrent des conceptions différentes, voire antagoniques des rapports entre milieux vivants, sciences et sociétés.

Cette année le séminaire portera plus particulièrement sur l’exploration conjointe des agencements et des compositions entre des expérimentations ou des pratiques « préfiguratrices », explorant la possibilité de nouveaux mondes socio-écologiques et visant à transformer directement les milieux, et des mobilisations, qu’elles proviennent de collectifs locaux ou de dispositifs plus centralisés. Ces agencements engagent souvent les acteurs dans une double expérience mêlant des savoirs et des techniques de lutte, fondés sur la fabrique de contre-expertises ou d’expertises citoyennes, comme sur les questions d’énergie, de climat ou d’alimentation, et des activités situées portées par l’expérience dans le monde sensible. En interrogeant constamment les usages des notions (de local et de global, de milieu et de système, de crise et de régulation), nous prêterons une attention particulière aux processus de transformation par lesquels s’articulent, se superposent ou se confrontent les visions et les constructions, de ce que l’on peut appeler « l’écologie pratique ». Les relations entre les multiples formes de savoirs, des sciences modélisatrices aux expériences de terrain seront au cœur des descriptions et des analyses. Le croisement de plusieurs logiques d’enquête permettra d’explorer l’apport des sciences sociales dans l’appréhension des changements socio-écologiques, toujours saisis sur différentes échelles spatiales et temporelles. En suivant les connexions et les interdépendances entre les sphères d’activité, on réunira plusieurs domaine d’investigation longtemps séparés : les formes de présence des questions écologiques dans les controverses et les débats publics, les enjeux liés aux politiques de régulation et de protection des espaces et des espèces, les problématiques agricoles, énergétiques, sanitaires ainsi que les aspects éducatifs trop souvent délaissés au profit des luttes pour le contrôle de l’information environnementale.

Le séminaire est ouvert aux étudiants du master (M1 et M2). Les prochaines séances auront lieu les 27 et 28 mai

Pour tout renseignement et pour recevoir le lien de connexion, dans la limite des places disponibles, valeria.siniscalchi@ehess.fr