[Soutenance Thèse] Arthur Jobert – Le sens territorial. Acceptabilité et dynamiques de professionnalisation de la relation aux parties prenantes à Electricité de France
Arthur Jobert a soutenu sa thèse le le 7 février 2020 à l’ENPC.
Le sens territorial. Acceptabilité et dynamiques de professionnalisation de la relation aux parties prenantes à Electricité de France
le vendredi 7 février 2020 de 9 à 13h à l’Ecole des Ponts Paris Tech
Amphi Navier 12 boulevard Copernic – Cité Descartes
Champs-sur-Marne – 77455 Marne- la- Vallée (RER A Noisy Champs)
Pour plus de détails pratiques voir http://www.enpc.fr/venir-lecole ou pièce jointe (entrée obligatoirement par le boulevard Copernic)
Jury :
Anne-Cécile Douillet, Professeure de sciences politiques, Université Lille 2 (rapporteure).
Charles Gadéa, Professeur de sociologie, Université Paris 10 (rapporteur).
Corinne Gendron, Professeure de sociologie à l’UQAM (Université du Québec à Montréal) (Examinateur).
Mathieu Brugidou, EDF R&D, chercheur associé à PACTE (Université Grenoble 2), tuteur industriel (Examinateur).
François-Mathieu Poupeau, Chargé de Recherche hors classe du CNRS, Habilitation à diriger les recherches, LATTS (Examinateur).
Vincent Spenlehauer, Professeur de l’ENPC, LISIS, Habilitation à diriger des recherches, directeur de la thèse (Examinateur).
Résumé :
Depuis plusieurs décennies, la conflictualité locale autour des projets industriels ou d’aménagement constitue un phénomène diffus et structurel « d’acceptabilité ». La notion d’acceptabilité est controversée mais sa diffusion rend compte du fait que, progressivement, les institutions et les entreprises développent des réponses organisationnelles, des stratégies d’acceptabilité, impliquant des formes de spécialisation. Une conséquence possible d’un tel apprentissage organisationnel serait l’émergence d’un nouveau groupe professionnel. Cette thèse étudie ainsi la « professionnalisation » de ces pratiques de « relation aux parties prenantes » au sein d’une grande entreprise, Electricité de France. Elle met en évidence des apprentissages organisationnels à travers un mode pérenne de relation aux parties prenantes locales : le « programme territorial ». Puis elle montre comment cette compétence distincte de l’organisation est adaptée à partir du milieu des années 2000 au nouveau contexte de libéralisation du secteur énergétique et de retrait de l’Etat des territoires. Les porteurs de ces programmes territoriaux réactualisent leurs motifs en cherchant à rationaliser l’action locale de l’entreprise en fonction d’une nouvelle économie morale. Ils définissent un « sens territorial » qu’ils opposent à d’autres professionnalismes. Pourtant, malgré un modèle d’action commun et une grande convergence dans leurs discours, ils refusent l’idée d’une professionnalisation explicite de leur activité. Ce refus s’explique par la conjonction de facteurs propres à l’exercice de la fonction d’interface avec l’environnement local et la concurrence avec d’autres identités professionnelles. La notion de dynamique de professionnalisation permet alors de rendre compte d’une situation sans institutionnalisation des fonctions ni constitution d’un groupe professionnel se revendiquant comme tel.
Mot clés Acceptabilité, Professionnalisation, Electricité de France, Management des parties prenantes, concertation, aménagement du territoire.